Est-ce les vacances scolaires qui, cette fois, m'ont inspirée.

J'étais fille unique, choyée par mes parents, autant dire que j'en ai profité. J'étais souvent accompagnée par mes cousines jumelles, Yvonne et Odette, aussi espiègles que moi.

Un jour, je ne souhaitais pas aller à l'école. Comment faire pour disparaître ? Au milieu du champ des voisins, une touffe d'herbe m'a servi de cachette. J'ai caché ma tête, malheureusement le corps était toujours visible, mais je ne le savais pas !

La voisine, imperturbable, me voyait les fesses en l'air et est allée chercher ses bêtes pour les installer dans ce champ. En passant, elle a prévenu ma mère que je n'étais pas à l'école. Cette dernière munie de son balai de brindilles a su rapidement me raccompagner à l'école. J'étais rouge de honte...

Quel bonheur quand l'heure des vacances arrivait ! Enfin libre de faire ce que je voulais. Mes parents étaient agriculteurs. Une ferme est une source d'inspiration pour faire quelques bêtises : tirer sur la queue des veaux pour les faire courir, grimper sur les bottes de foin pour les transformer en luges et glisser avec elles en bas du hangar où elles étaient entreposées... Mon père réparait mes bêtises sans trop me disputer.

Même si j'ai beaucoup apprécié ce terrain de jeu, je n'ai jamais voulu être agricultrice. J'ai rencontré l'amour en dehors du pré. Mon mari m'a aussi couvée que mes parents... Que demander de plus ?

Marie P.

Sans doute influencée par les débats politiques actuels, je viens vous parler de ce qui est tout un symbole, c'est « L'ARBRE DE LA LIBERTE ».

Cet arbre se trouve dans une commune qui s'appelle Locquénolé, non loin de Morlaix à Carantec. Sur la place publique, se trouve un chêne datant de La Révolution. Planté le 14 janvier 1794, il aura donc 218 ans en 2012.

Je me souviens très bien en 1989 que ce chêne a été très malade. Grâce à TF1 et à la médiatisation qui a été faite pour avoir les moyens de le sauver, ce chêne est aujourd'hui guéri. Il a reçu des traitements par des spécialistes, débarrassé du bitume qui l'asphyxiait et bien fertilisé.

Locquénolé est une petite commune bien sympathique. Il y a environ une dizaine d'années, j'avais déjeuné dans le restaurant tenu à l'époque par la fille de Jacques Martin. Aux alentours, vous pouvez voir de jolies forêts, des châteaux, dont celui des parents d'Olivier De Kersauson, le célèbre navigateur. Jean-Louis Chrétien est aussi originaire de Carantec.

A voir la magnifique corniche Morlaix-Carantec.

Marie M.

Ma chambre est agréable, je l'ai aménagée comme je l'ai souhaité.

Je suis quelqu'un qui aime discuter et rire, alors quelle punition de devoir rester en chambre pour des raisons de santé...

Le temps est long, même s'il est ponctué de visites très amicales de résidents, de membres du personnel, de ma voisine qui est une très bonne amie.

De ma fenêtre, je vois le parc avec ses nombreux habitants ailés. Les jardiniers entretiennent le parc, tondent la pelouse, enlèvent les mauvaises herbes. C'est agréable de les voir travailler !

Certains résidents profitent de ce grand espace de trois hectares pour se promener, aller voir mes amies les deux chèvres, Blanchette et Pâquerette, à qui je donne des Petits Bruns, quand je suis en capacité de sortir.

La télévision et les lectures animent mes journées qui s'écoulent doucement mais rien ne remplace les échanges, les discussions.

Dès que je reprends des forces, je sors et je retrouve ainsi ma joie de vivre.

Marie P.

Je ne veux pas paraître trop chauvine en parlant beaucoup de La Bretagne.

Mes enfants sont nés Charentais. Nous y avons vécu de 1945 à 1960. Je dois avouer que c'est après la retraite que nous avons pris le temps de visiter.

Nous sommes retournés trois fois en vacances. Déjà revoir de très bons amis et ces charmantes maisons aux toits de tuiles rouges. Il y a tellement à voir : l'île de Ré, d'Oléron, La Rochelle, son port, ses arcades, sa grosse horloge, Fouras le sémaphore, le donjon, Fort Boyard, Brouage, remparts du XVIIe siècle qui a vu la naissance d'un célèbre explorateur Samuel Champlain qui a sa statue là-bas. C'est lui qui a fondé le Québec.

La Venise verte avec ses eaux recouvertes de lentilles vertes, une promenade en barque en vaut le détour.

Et pour le plaisir de la bouche :

le Pineau des Charentes, le Cognac pour les amateurs, le Chabichou, sans oublier les huîtres de Marennes Oléron. Chaque région a son charme, il faut se laisser le temps de la découvrir...

Marie M.

Que dire de mon adolescence ? A vrai dire, je ne l'ai pas vue passer...

La perte de ma maman. La guerre qui nous est tombée dessus avec ses restrictions, ses interdits : ni radio, ni journaux. Comme distractions, les pardons, les kermesses, l'occupation, le marché noir, le couvre-feu.

Comme « j'étais J3 », j'avais droit à des tickets supplémentaires de sucre qui passaient au marché noir pour pouvoir trouver une paire de chaussures à semelles de bois ou un métrage de tissu pour se faire confectionner une robe. Les sorties, la nuit, pour aller à un moulin chercher du pain ou de la farine pour faire des crêpes.

Seule la convivialité rompait notre solitude et la peur du lendemain.

Je participais aux battages, aux travaux des champs, à m'occuper des animaux, à faire les foins.

Et voilà, en gros, mes années d'adolescence comme tous ceux de ma génération !!!

Extrait des mémoires de Marie M.