C’était un petit chiot que les enfants avaient retrouvé en montagne. Des fermiers l’avaient adopté et en avaient fait un bon gardien et berger à ses heures.
Dès qu’un étranger approchait, il se faisait entendre. En grandissant, il était devenu également gardien du troupeau. Dès que les vaches lâchées sortaient en se dandinant, il aboyait pour montrer sa joie de partir dans la nature.
Les foins ramassés, la prairie en bord de rivière appartenait au troupeau. Fidèle n’était pas un chien de salon. C’était un travailleur que ses maîtres appréciaient.
Les vaches connaissaient le chemin et partaient seules avec leur gardien. L’heure de la traite approchant, elles se rapprochaient du chemin du retour. Bien repues et bien abreuvées, elles attendaient que l’on vienne les chercher.
Fidèle avait très peur de l’orage. Une nuit que les éléments s’étaient déchaînés et que le ciel était zébré d’éclairs, il avait réussi à se détacher et à venir secouer le loquet de la porte de ses maîtres. Il avait passé la nuit avec eux et ils avaient aussi peur que lui.
Si toutefois un boucher venait chercher un petit veau, il fallait le renfermer car il aurait mordu. Il défendait le bien de ses maîtres. C’était un brave chien, très affectueux, sans pédigrée et il était né, je crois, d’un croisement berger allemand.
Ceci est un extrait de mes mémoires.
Marie M.